Dès sa naissance, la psychiatrie a pensé l'architecture des lieux de soin comme un
outil thérapeutique, et cela a perduré dans le temps. Dans le champ de la
médecine, cette particularité tient au fait que les patients hospitalisés en
psychiatrie sont des patients debout, qui déambulent, qui ont besoin d'espaces
contenants et apaisants, contraignants parfois, qui ont besoin en même temps
d'espaces d'écoute et de rencontres, d'ouverture et de liberté. Construire de nos
jours une unité d'hospitalisation psychiatrique nécessite toujours d'interroger notre
conception de la maladie mentale, de mettre le patient au centre de nos
préoccupations en pensant aux modalités de prise en charge de celui-ci, à la
manière dont la configuration des lieux va pouvoir accompagner et favoriser le
processus et la qualité des soins. Nous développons l'idée qu'il existe une éthique
des espaces de soins au même titre qu'il y a une éthique de la pratique soignante.