RÉSUMÉ
Bruce occupe une chambre, ou plutôt l’a-t-il occupée….
Il a quitté en urgence notre établissement de post-cure psychiatrique qui propose aux lycéens décrocheurs, soins et réarrimage scolaire.
Parti pour être hospitalisé dans un centre de santé mentale, il y a laissé des affaires personnelles et, du moins lui prête-t-on, l’espoir de revenir.
Accompagner au plus loin les incertitudes de Bruce, mus par la question du respect, n’est-ce pas rendre les Sarah/Amélie/Mathieu qui attendent, transparents à nos préoccupations prétendues éthiques ?
Plus généralement, revendiquer l’hégémonie de la bienveillance en accompagnant sans compter est-il encore éthique à l’heure de la raréfaction des ressources de santé ?
Ce travail vient finaliser une première année de Master 1 mention philosophie parcours « éthique médicale et hospitalière appliquée ». Il s’inspire des auteurs étudiés ou de lectures conseillées pour approfondir ce dilemme : comment répondre au besoin de soins dans un contexte d’offre limitée ? Faut-il privilégier la santé d’un seul au risque de soustraire le soin au besoin des autres ? Faut-il plutôt envisager de répartir la réponse pour le bien du plus grand nombre ? Y a-t-il une voie entre éthique individuelle d’égalité des chances et éthique collective d’attribution selon l’utilité ?